Pour un autre usage de l'argent / 10 propositions contre le cancer financier (3)

Publié le par Jean LE DUFF

6. Pour s'émanciper du dollar, une monnaie commune mondiale 

Le dollar, monnaie d'échange imposée au monde depuis des décennies, est utilisée par les Etats-Unis  pour faire financer par les autres pays leur gigantesque déficit et asseoir leur domination économique. Face aux dégats de la suprématie du billet vert, l'idée dde créer une véritable monnaie commune mondiale reprend du poil de la bête. Se substituant au dollar pour l'ensemble des transactions commerciales et financières internationales, elle pourrait être émise par un Fond Monétaire International profondément transformé, où les peuples auraient, à égalité voix au châpitre. Cette monnaie commune pourrait en particulier être mise au service d'une coopération Nord-Sud, pour développer des biens public comme l'eau, l'énergie, etc., via des crédits à long terme, à taux très bas.

7. "Le SLAM", une limite aux profits des actionnaires

Si la crise met en lumière les ravages des marchés financiers dans la sphère du crédit, elle ne fait pas oublier les conséquences de leur domination sur les entreprises, où l'exigence de taux de rentabilité à deux chiffres se solde par des décisions dramatiques, comme le montre l'actualité quotidienne des fermetures de sites, des lans sociaux, des "gels" des salaires, etc. C'est pour réduire cette emprise de la finance actionnariale que Frédéric Lordon, économiste au CNRS, propose d'instituer, "réglementairement et autoritairement" un seuil limite au profit, "seul moyen de lui ôter toute incitation à pressurer les entreprises, leurs salariés et sous-traitants, en créant les conditions qui rendent la surexploitation sans objet". Au-delà de cette limite serait appliqué un prélèvement fiscal intégral. Cette mesure contre la démesure de la finance est baptisée par fréféric Lordon du nom de SLAM pour Shareholder Limited Authorised Margin, ou Marge actionnariale autorisée.

8. Des droits nouveaux pour les salariés face aux actionnaires

Le développement des marchés financiers et la recomposition du pouvoir au sein des entreprises en faveur des financiers ont privilégiés l'intérêt des actionnaires au détriment des salariés. Cette dérive conduit à une déresponsabilisation des directions d'entreprises et à une explosion des rémunération patronales. L'intervention des salariés sur les choix de gestion des entreprises s'impose pour lacer l'économie dans un développement social et sociétal. Dans un entretien paru dans la revue Mouvement, Bernard Thibault, secrétaire Général de la CGT, proposait de "de dépasser la structure de représentation où les salariés sont informés, consultés, mais où ils n'ont pas accès aux lieux où se prennent les décisions stratégiques, qu'ils s'agissent de conseils d'administration ou de conseils de surveillance. Certains voudraient réserver aux seuls salariés devenus actionnaires le droit éventuel d'être asis à la table. Nous dénions au propriétaire faisant fructifier son capital ce privilège exclusif, et nous estimons que ceux qui produisent les richesses par leur travail devraient avoir le droit, à ce seul titre, d'être présents là où s'élaborent les décisions".

(A suivre)

Publié dans Enjeux de société

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