Dimanche, ne baissons pas la garde, il faut battre la droite!

Publié le par Jean LE DUFF

Ce qui s'est passé dans notre circonscription au premier tour des élections législatives semble assez singulier pour être commenté. Incontestablement, la mise en ballotage de la dauphine de Pierre Méhaignerie est un évènement remarquable.

 

Depuis plus de six décennies  un réseau de clans familiaux, points d'appui de la démocratie chrétienne, couvrant l'ensemble de la circonscription, constituait le relais plébiscitaire de soutien au porte parole choisi par la bourgeoisie locale dans le cadre de ce qui fut, dans le contexte de la Libération, le MRP. Ce réseau tenait bon nombre de mairies et d'institutions, notamment dans les milieux agricoles, les organisations paroissiales et l'enseignement privé. Cette assise était telle que le charcutage électoral de Charles Pasqua en 1986 pouvait permettre de raccrocher à la circonscription de Vitré le canton de Cesson-Sévigné et celui de Rennes-Est, où l'influence des organisations de gauche se faisait davantage sentir.

 

Cette situation a évolué sous l'effet de la recomposition idéologique engagée dans notre pays pendant les années 60 1.  Au cours des quatre dernières décennies, contraintes de s'adapter aux mutations socio-économiques induites, par la volonté politique dominante de développer un capitalisme financier mondialisé, les couches populaires d'obédience catholique de notre secteur se sont progressivement appropriés le "modèle" social-démocrate. Elles ont été d'autant plus séduites par la valorisation idéologique dans les médias de ces pratiques social-démocrates que, culturellement, elles étaient condiditonnées à refuser de concevoir les conditions de  vie, comme  conséquences du jeu d'antagonismes sociaux et politiques objectifs, modèle proposé par la lecture "marxienne" des réalités socio-politiques.

 

Dans le même temps, les porte-parole notables de la démocratie-chrétienne ont rallié la droite capitaliste la plus conservatrice. Pierre Méhaignerie après être passé par l'UDF est passé sans vergogne à l'UMP de Nicolas Sarkozy que les couches populaires viennent de répudier avec force. Cela est si vrai que ce qui pouvait subsister du courant démocrate-chrétien n'a pas réussi au premier tour de cette élection législative à se positionner comme une alternative crédible sur un territoire dont il était il n'y a pas encore si longtemps perçu comme une émanation naturelle.

 

Dimanche il s'agit de confirmer cette répudiation du Sarkozisme dont la démagogie n'avait d'égal que le mépris qu'il manifestait à l'égard des couches les plus populaires, celles pour qui il faut chaque jour se poser la question de savoir si on parviendra à éviter le pire.

 

Elire Anne-Laure Loray dans la circonscription de Vitré prendrait une signification extraordinaire à l'échelle nationale.  Il ne s'agit pas de donner un blanc seing au PS. La déclaration du Front de Gauche à l'issue du premier tour,  dit assez bien que nous n'obtiendrons que ce pourquoi nous engagerons des luttes unitaires et efficaces. Battre la droite est le premier objectif à atteindre.

 

1 Après le retour en force de la droite au pouvoir, à la faveur du coup d'état d'Alger le 13 mai 1958, sous l'égide de De Gaulle, avec l'assentiment de la SFIO, une refondation idéologique systématique se mit en marche. Apparemment les valeurs chrétiennes n'étaient pas suffisantes pour rassembler, organiser un ensemblede forces sociales, électorales et politiques capable d'influer sur la vie politique dans notre pays. En 1964 la CFTC se transforme en CFDT, en 1966 le MRP devient le Centre Démocrate sous la conduite de Jean Lecanuet.  En 1965, la SFIO qui s'était relativement déconsidérée au cours des vintgt années qui ontt suivi la Libération, participe dans un premier temps,en 1965, au regroupement constitué par François Miterrand, la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste qui deviendra le creuset dans d'ou sortira en 1969 le PS que nous connaissons aujourd'hui. L'un des objectifs pour le moins implicite de cette recomposition visait essentiellement à instituer dans la vie sociale et politique de la France des organisastions capables de rivaliser d'une part, avec la CGT au plan syndical, d'autre part avec le Parti communiste Français qui était la première force politique de Gauche.

Publié dans Enjeux de société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article