Le traitement de la maladie congénitale de la social-démocratie (suite)

Le vote du "MES" Mécanisme Européen de Stabilité me donne l'occasion de revenir sur le comportement de la social- démocratie quand elle est confrontée à des choix fondamentaux. Le MES est l'arme que veux utiliser la Commission Européenne pour contrôler une des souverainetés qui restent aux états nationaux, celle de la maîtrise de leur budget.

La logique suivante nous est imposée. L'Union Européenne lors du traité de Maastricht a transféré à la Banque Européenne les prérogatives des banques nationales. Elle a commandé à cette BCE de lutter contre l'inflation. Elle n'a pas voulu que cette BCE puisse prêter des fonds directement aux états. Elle n'a pas voulu que les banques nationales comme la Banque de France puisse être un relais pour permettre à la République Française et à ses gouvernements de mieux maîtriser l'utilisation des crédits de développement nécessaire pour répondre aux besoins de la population. Elle contraint les États à passer par les banques privées pour obtenir des crédits, celles-ci prélevant au passage des intérêts substantiels qui représentent pour notre pays les 2/3 de sa dette.

Le MES est le mécanisme par lequel l'Union Européenne veut consolider le pouvoir des banques et du système financier pour mieux soumettre les États à leurs volontés. Les parlementaires socialistes ne peuvent ignorer cela. Au lieu de voter contre ils ont préféré s'abstenir. Or, la gauche étant majoritaire au sénat, ils avaient pourtant la possibilité de bloquer ce MES mais ils n'ont pas voulu le faire. En vérité, les éminents représentants du Parti Socialiste savent tenir un langage qui fleure bon le progrès social mais, au fond, il ne veulent pas remettre en question la soumission des états au pouvoir de l'argent. Tel est pourtant la question de fond à laquelle nous sommes confrontés.

Les débats opposant porte-parole de la droite et porte parole du PS qui nous sont proposés par les médiats, chacun a pu s'en rendre compte, sont particulièrement insipides et sans grand intérêt, car ils ne mettent pas en évidence les vrais solutions aux problèmes essentiels.. Je ne pense pas avoir jamais entendu un leader socialiste prendre parti contre le système capitaliste. Faute d'une telle prise de position, dans un contexte ou l'appauvrissement touche une partie croissante de la population, la problématique qui  s'imposerait aux citoyens serait-elle de savoir si le garrot qui nous étrangle sera serré plus ou moins vite et plus ou moins fort?



Parmi les principales options politiques qui s'affrontent en cette période électorale, seul le Front de Gauche prend parti pour des mesures véritablement anti-capitalistes. Bien sûr, son poids actuel n'est pas à la hauteur des nécessités, mais,  malgré la volonté des médias de l'ignorer le plus possible, il engendre une dynamique progressive, résultat des débats qu'il engage au plus près des gens.  Jour après jour pendant le temps qui nous sépare des élections, une telle pratique  peut encore bouleverser les rapports de forces électoraux. Son impact peut être considérable sur ceux que la politique de droite met au tapis et qui sont écœurés  par la poudre de perlimpinpin de la politique social-démocrate. Il est évident que la majorité de l'électorat de François Hollande a des aspirations aussi fortes que celle de l'électorat du Front de Gauche. Plus celui-ci pèsera lourd et plus ceux-là transformeront leurs aspirations en exigences. Le poids du Front de Gauche sera décisif pour notre avenir commun.

 

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