Le Canard a levé un lièvre!

Publié le par Jean LE DUFF

Une de mes correspondantes de messagerie m'a fait parvenir l'article suivant paru dans le Canard Enchainé du 14 mai dernier. Je ne suis pas un lecteur habituel du Canard mais heureusement qu'il existe. J'ai pensé que de faire partager cette information était un acte citoyen. Je publie donc in extenso cet article:

Achetées en Ukraine, 40000 tonnes d’huile de tournesol coupée au lubrifiant pour moteur ont été distribuées en Europe. Et les produits concernés n’ont pas du tous disparu des rayons français.

Depuis le 5 mai, de mayonnaise, des plats cuisinés, de la vinaigrette industrielle, des conserves à l’huile, etc… préparées avec de l’huile de moteur sont en vente dans les grandes surfaces. Et ce avec la bénédiction des pouvoirs publics et de la Commission européenne. Bien sur, le consommateur n’a pas été informé…

Officiellement, tout commence le 21 avril dernier, quand le groupe Saipol, numéro un français de la transformation des oléagineux et accessoirement propriétaire de Lesieur, prévient la Répression des Fraudes que son usine de Sète, où est raffinée de l’huile de tournesol brute, il y a un sérieux pépin. Une grosse rasade d’huile achetée en Ukraine est farcie à l’”huile de moteur“, huile minérale dérivée d’hydrocarbure. Et pas qu’un peu : d’après nos informations, sur 2800 tonnes d’huile apparemment irréprochable, livrées en France, 19 tonnes auraient mieux fait d’aller graisser des rouages et des pistons que des gosiers. Deux jours plus tard, la France informe officiellement ses voisins européens : cette cargaison fait partie d’un énorme lot de 40000 tonnes, qui a atterri non seulement en France, mais aussi aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne. Et c’est tout le lot qui a été trafiqué ! De quoi, pour les escrocs, se faire du beurre : sachant que la tonne d’huile de tournesol brute est vendue 1800 euros et que d’après les confidences d’un fonctionnaire de la Commission européenne, ce sont en tout pas moins de 280 tonnes d’huile de moteur qui ont été introduites en douce dans les containers, les margoulins d’Ukraine ont empoché un bénéfice de 504000 dollars (moins ce qu’ils ont déboursé pour l’huile bidon, certes, mais celle ci coûte des clopinettes).

A partir du 26 avril, la Commission européenne et la répression des fraudes rendent publique l’alerte. Officiellement, l’huile de tournesol frelatée mise en bouteilles et les plats préparés à partir de cette mixture ont tous été retirés des rayons et “n’ont pas atteint le consommateur“. Fort bien, mais, au fait combien de lots ont été retirés en tout ? Questionnée par “Le Canard”, la DGGCRF, autrement dit, la Répression des fraudes, explique que “compte tenu du nombre d’entreprises concernées, il est impossible d’en connaître le nombre exact“. Chez Carrefour Promodès, enseigne qui possède la moité des grandes surfaces alimentaires en France, on admet du bout des lèvres avoir retiré pas moins de… 200 produits concernés !

Bref, tout baigne. Sauf qu’il reste un léger problème : Saipol, la maison mère de Lesieur (laquelle marque a fait répondre au Canard par son agence de com’ qu’elle n’était “en rien concernée“), a reçu sa cargaison d’huile frelatée fin février. Et n’y a vu que du feu. Jusqu’à ce qu’un mois plus tard un industriel du nord de l’Europe, destinataire du même lot, l’informe après analyse que quelque chose clochait dans l’huile de tournesol ukrainienne . Et ce n’est qu’un mois plus tard que Lesieur a enfin sonné l’alerte auprès de la Répression de fraudes. La question qui se pose est cruciale : combien de produits assaisonnés à l’huile frelatée ont été conditionnés et commercialisés entre-temps ? Saipol reconnait avoir raffiné l’huile en question pour la vendre ensuite à une trentaine de clients de l’industrie agroalimentaire1 , dont il refuse de citer les noms. Mystère et salade verte. […]

Mais il y a plus sérieux : contrairement à ce qu’ont d’abord assuré la Commission européenne et les pouvoirs publiques français, tous les produits additionnés d’huile contaminés n’ont pas été retirés des rayons. En effet, le 2 mai, la Commission européenne s’est fendue en catimini d’une recommandation autorisant la vente de tous les aliments contenant moins de 10% d’huile de tournesol frelatée. […]

Comme l’admet la DGCCRF dans une note adressée au Canard, le 7 mai, “en l’absence de toxicité aiguë”, tant pis pour les mayonnaises et autres petits plats déjà vendus. “Aucun rappel” n’a été effectué .[…]

[Le Canard enchainé, 14 mai 2008]

    Dans quelle Europe sommes-nous embarqués! Et certains s'étonnent qu'après les Français et les Holandais les Irlandais aient majoritairement voté NON! 

Et les petits hommes qui nous dirigent se tordent la cervelle pour trouver le moyen de changer la règle du jeu, jusqu'à présent admise pour valider les décisions qui engagent l'avenir des peuples européens. Il n'y a pas que l'huile de tournesol qui soit frelatée dans cette Europe là où tout est mis en place pour enrichir encore plus les plus riches. L'argent n'a pas d'odeur dit-on, pas de nationalité, pas de coeur, pas de sentiment ni d'humanité. L'Europe est à son image et cette Europe là pue car elle gangrène la vie des gens.




Publié dans Débat citoyen

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J
On a fait un tour sur http://scandaledusiecle.canalblog.com<br /> c'est un blog assez complet sur l'affaire lesieur, vous y trouverez les liens vers la doc officielle et vous saurez pourquoi les médias étouffent l'affaire !<br /> C'est édifiant !<br /> Vous y apprendrez, en épluchant le rapport de l'AFSSA que la DJA est atteinte et même légèrement dépassée pour l'enfant de 3 ans et <br /> plus.Que dire alors des moins de 3 ans et des femmes enceintes, a fortiori lorsque le foetus fait moins de 1 kg, c'est à dire dans les premiers mois de la grossesse ? ? :-( <br /> C'est ce qui a motivé notre réaction. C'est vraiment le scandale du siècle, la vache folle ou le sang contaminé, a côté c'était rien.<br /> <br /> Et tout le monde est fautif:<br /> <br /> Lesieur n'a pas testé son huile avant de la revendre,du 23 février au 7 avril,<br /> <br /> Lesieur a attendu deux semaines pour informer la DGCCRF, une fois la fraude avérée.<br /> <br /> Les pouvoirs publics n'ont pas tenus compte de la toxicité pour les <br /> enfants à naître et de moins de 3 ans, avant d'autoriser la vente des lots contaminés.<br /> <br /> Les médias n'ont rien cherché à savoir. Ils se taisent. :siffle: <br /> <br /> Si le lien ne marche pas ou si le serveur est saturé, essayez voir les liens suivants : http://scandaledusiecle.over-blog.com/ <br /> ou http://scandaledusiecle.blog.fr/<br /> Ou encore http://fr.wikipedia.org/wiki/Lesieur_%28huile%29
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