Une femme salariée de Thalès se suicide.

Publié le par Jean LE DUFF

Je ne savais pas en publiant il y a un mois sur ce blog l'article relatif à la souffrance au travail, qu'un triste fait divers viendrait illustrer localement ce que dénonçait cet article. Dans le même temps le groupe Dassault continue de faire des profits. Ces jours-ci une série documentaires est diffusée en deuxième partie de soirée sur France 3 sous le titre "La mise à mort du travail".

Dans l'émission d'hier, des économistes et des sociologues expliquaient par quels mécanisme la soumission de l'économie réelle aux exigences démentielles de profits du monde de la finance. Ce sont là les vampires nés d'un libéralisme débridé qui s'est asservi les états. Les économistes communistes français au début des années soixante-dix publiaient un ouvrage "Le Capitalisme Monopoliste d'Etat" qui montraient déjà comment les mondes des hauts cadres du monde de la Finance et de l'Etat  s'interpénétraient. Ce sont ces gens là qui ont fait le lit de l'ultra libéralisme en mettant l'Etat au service de la Finance. Le professeur d'économie de l'université du Texas James Galbraith, d'une certaine façon exprimait lui aussi cette idée au cours de l'émission "Rue des Entrepreneurs" du samedi 9 octobre 2009 quand il disait comment sous Bush les dirigeants des grands secteurs ont obtenus que l'Etat américain servent leurs intérêts au détriment de l'intérêt public.

Les mesures prises depuis l'an dernier pour tenter de remédier à la crise ont permis à la spéculation de repartir mais l'économie réelle continue de se détériorer. Ce matin sur France inter étaient présents Georges Ugeux, Ancien Vice- Président de la bourse de New York et Président de Galileo Global Advisors et Tomasso Padoa Schioppa, économiste italien, président depuis 2007 du comité directeur du FMI. Ancien ministre des Finances de Romano Prodi, (il publie "Contre la courte vue, entretiens sur le grand krach" (Odile Jacob)). Le premier rappela que ce sont les banques qui nous ont conduit à la crise, que les Etats ont sauvé les banques mais que ceux sont les contribuables qui payent la note. Le second quant à lui exprima que nous "n'avions pas affaire à une crise dans le système mais à une crise du système".

Quel étrange revanche pour Marx avec plus de 150 ans d'avance il anticipait les évolutions probables du capitalisme. Tomasso Padoa Schioppa lui dans son livre pour illustrer le comportement du capitalisme actuel utilise l'image d'une voiture dont l'inertie ne lui permet pas d'anticiper sur les accidents possible parce que ses phares n'éclairent pas assez loin. Rajoutons que les conducteurs de la voiture sont affligés d'une myopie congénitale et dégénérative liée à leur surconsommation de profits

Le modèle soviètique de traitement de cette maladie congénitale et dégénérative du capitalisme a échoué. Ce n'est pas parce qu'une thérapie ne réussit pas que la maladie cesse d'exister. Plus que jamais nous devons trouver le traitement de ce cancer qui fait que le travail tue. Personne ne peut prévoir par quel chemin on y parviendra. Les tenants du marché libre tentent de nous rassurer en parlant de moralisation. Galbraith ne croit pas que le marché libre puisse être une solution. Il pense que le marché doit être régulé par "l'Etat". La question se pose désormais, non pas à l'échelle d'un pays mais à l'échelle du monde.

Il ne fait pas de doute que les peuples doivent y mettre la main. Passer de leur état encore dominant de troupeaux moutonniers à celui de cohortent organisées et conscientes. On trouvera peut-être excessif que j'applique aussi cette remarque à notre peuple de France souvent flatté d'avoir été à la pointe d'innovations progressistes. Il est vrai que même des dirigeants politiques de droite ont pu dire, que c'est notre système social qui nous épargne pour l'instant le pire. On peut peut-être rappeler que lorsque de grandes avancées sociales étaient mises en oeuvre en France les communistes français étaient dans le coup. Si les communistes de France ont été marginalisés nous le devons à la cécité, à l'aveuglement de la majorité du peuple français. Plus récemment, une majorité de ce type a pu croire queSarkozy serait une solution. Laissez moi rire.

Publié dans Capitalisme

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