La mobilisation citoyenne est payante

Publié le par Jean LE DUFF

Quelques heures après l'édition de cet article le syndicat mixte d'étude pour l'implantation d'une plateforme logistique sur les communes de Châteaubourg, Domagné et Servon sur Vilaine aura vécu emportant avec lui son projet mort-né. Depuis environ 18 mois, un collectif de citoyens de tous horizons c'était mobiliser pour mener une analyse critique de ce projet. Cest sur le fond qu'il a fait porter sa critique et non sur des considérations opportunistes.

Malgré la qualité et la force des relations qu'il entretenait avec la population locale, ce collectif n'avait à opposer que ces capacités de réflexion à l'ensemble des pouvoirs politiques qui portait depuis plus de 10 ans ce projet.

Quand un problème est mal posé il y a peu de chance qu'il débouche sur de bonnes solutions. Les approximations du dossier étaient autant de portes ouvertes sur l'aventure et les investissements hasardeux dont le coût aurait été porté par les contribuables. Le travail acharné du collectif pour une qualité de vie a permis de mettre en évidence insuffisances et les contradictions du projet. Celles-ci étaient tellement criantes qu'il devenait impossible de réaliser autour de ce projet les coopérations nécessaires à sa réalisation.

Ainsi, le syndicat d'étude a fini par imploser des rivalités internes qui le minaient faute d'une dynamique fédératrice indiscutable. La participation active des citoyens dans ce contexte  a été particulièrement exemplaire. Pour avoir vécu cette aventure dans un premier temps comme élu local, puis comme simple citoyen j'en tire les conclusions suivantes.

J'ai été le seul comme élu local à prendre publiquement position il y a un peu plus d'un an contre ce projet. Je l'ai fait en pensant qu'il était impossible qu'un projet qui mettait autant de temps à venir à maturité puisse être un bon projet.
En même temps, je mesure le caractère hasardeux d'une telle position qui, dans les conditions où j'ai été amené à la prendre, s'apparentait malgré tout à un pari.

A contrario, si je n'avais pas en tant qu'élu une meilleure connaissance des éléments objectifs sur lesquels se fondait ce projet, c'est que, bien qu'élu, on n'avait pas porté ces éléments à ma connaissances. Dans le fond, comme la plupart des élus locaux, j'avais été bercé de paroles. Par honnêteté intellectuelle, je ne pouvais pas m'arrêter à un choix qui ne serait pas fondé sur une véritable connaissance des données. C'est pour cette raison que j'ai participé avec le collectif à l'analyse critique des dossiers. C'est seulement grâce à ce travail que j'ai pu mesurer le déficit d'information des élus de base. C'est cette prise de conscience qui m'a poussé à partager avec tous ceux qui l'ont bien voulu ce que l'étude des dossiers m'a permis de comprendre.

Dans la maturation d'un projet la connaissance de la démarche suivie pour le faire aboutir compte au moins autant que les conclusions sur lesquelles il repose. La réflexion citoyenne menée sur les hypothèses initiales et sur les données qu'elles ont permis de mettre au jour a donc été un point fort de la prise de décision qui a prévalu. Toute assemblée délibérante devrait avoir pour préoccupation d'associer le maximum de citoyens à ses travaux.

Dans le cas présent la participation citoyenne aura au moins eu pour effet d'éviter l'engagement de fonds publics important dans une opération hasardeuse. Cela dit, Il est vital que les citoyens continuent de se mobiliser pour dire comment l'aménagement du Parc d'activités des Portes de Bretagne peut le mieux servir l'intérêt général et sauvegarder l'application des principes du développement durable. Il n'est certainement pas souhaitable que ce Parc d'activités soient uniquement dédié aux camions.


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