Un dossier particulièrement mal étayé : La plate forme logistique de Châteaubourg-Domagné

Publié le par Jean LE DUFF

Les dégats collatéraux provoqués par le projet de plate forme logistique de Châteaubourg-Domagné font de ce problème une question centrale pour l'avenir. de la population de Domagné et plus largement pour celles des communes limitrophes. Ceci explique que sur ce blog je me consacre pour l'instant essentiellement à ce sujet.

Hier la SADIV (Société pour l'Aménagement et de Développement de l'Ille et Vilaine) recevait les représentants du Collectif qui s'est constitué contre ce projet,  pour un échange qui devait, en principe, clarifier les incertitudes et les ambiguités relevées dans les documents présentés pour promouvoir cette plate forme logistique.

Une première impression se dégage de cette rencontre: les incertitudes et les ambiguités n'ont pas été levées. Je laisse aux représentants du collectif le soin de dégager tous les enseignements à retirer de cet échange. Je me permets seulement de constater qu'il fallait que les "experts de la SADIV" soient bien peu sûrs de leurs arguments pour avoir souhaité dissocier le temps consacrer à répondre aux interrogations dont ils étaient l'objet de la part du collectif, de l'opération de communication qui suivait, en direction notamment, des nouveaux élus du mois de mars.

En conclusion de ce court article, pour illustrer les faiblesses de ce projet je me bornerai à mettre en parallèle trois indicateurs numériques permettant de comparer le projet qui nous est proposé à la plate forme logistique de GARONOR, l'une des plus importantes de la région "Ile de France", au nord-est de Paris, à proximité de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

GARONOR, réalisée de puis 1970, c'est 8 millions de tonnes de fret annuellement, sur 85 hectares dont 40 hectares d'entrepôts. Cette plateforme compte 4500 emplois

Châteaubourg-Domagné c'est, à terme, un tonnage prévisible selon les expertises de la SADIV de 600.000 tonnes de fret (annoncé hier) sur 260 hectares impliquant selon les évaluations les plus optimistes 3000 emplois.

Nous laissons les lecteurs réfléchir à la question suivante: est-il crédible économiquement  qu'un emploi de Châteaubourg-Domagné soit annuellement productif d'un transport de seulement 200 tonnes de fret quand son homologue de GARONOR en assure lui près de 1800 soit, plus de 8 fois plus. Pour atteindre une productivité équivalente sur la plate forme de Châteaubourg-Domagné, on pourra espérer au plus 400 emplois, ce qui est conforme aux avis d'experts indépendants qui ont pu donner un avis sur ce sujet.

Un des objectifs de la plate forme projetée est de mettre à la disposition des PME du transport un outil mutualisé payé pour l'essentiel par la collectivité publique au prix d'un transfert d'activités aujourd'hui produites ailleurs. Le but recherché est d'augmenter la productivité du travail. La conséquence immédiate de cette nouvelle organisation se résout immanquablement par un bilan négatif en terme d'emplois.

Dernière observation, GARONOR, c'est 54 emplois à l'hectare, Châteaubourg-Domagné c'est  12 emplois à l'hectare si l'on accepte les évaluations euphoriques de la SADIV, 2 emplois à l'hectare si l'on y réalise une productivité équivalente à celle de GARONOR.


Publié dans Economie locale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article