L'autre casserole de la Société générale

Publié le par Jean LE DUFF

La banque est mise en cause dans le procès dit du "Sentier II", vaste trafic de chèques entre France et Israël, estimé à un milliard de francs.

 Dans l'affaire dite du "Trader fou" par certains, on tente de faire porter à un agent de transactions employé par la Société générale la responsabilité des pertes subies par celle-ci. En réalité quand le jeu bancaire, au mépris de toute éthique s'apparente au poker, il faut bien à un moment ou à un autre que le crash se produise. Avec l'affaire du "Sentier II" on découvre une autre facette de l'univers bancaire. Cette fois encore la Société générale est concernée mais qui jurerait que les autres banques sont à l'abri de tout soupçon? Qui peut encore trouver tolérable que l'univers bancaire puisse ne pas être contrôlé efficacement? Combien de crapuleries dissimule-t-on à l'abri du secret bancaire? Il faudra bien que les bastilles du fric tombent un jour.

Je reprends ci dessous quelques extraits d'un article publié dans un article de l'Humanité du lundi 4 février 2008.

"...son état-major -il s'agit de la Société générale- est convié, à se présenter devant la 11ème chambre du tribunal correctionnel. Dans le procès dit du "Sentier II", la Société générale et son PDG Daniel Bouton sont appelés à comparaître durant quatre mois pour blanchiment aggravé.
Quels sont les ressorts de l'affaire ? Elle repose sur un vaste trafic de chèque entre la France et Israël mené entre 1996 et 2001, et initié par une centaine de commerçants du Sentier
-quartier parisien- travaillant dans le domaine du textile et de l'intérim, avec la complicité d'une kyrielle de banquiers et six rabbins. La méthode consistait en un montage financier frauduleux: des associations, censément caritatives et à but-non-lucratif recevaient des chèques émanant de généreux donateurs. Ces derniers, en aval, recevaient l'assurance de récupérer la moitié de leurs dons en monnaie sonnante et trébuchante. Pour ce faire, les chèques émis étaient présentés dans des burreaux de change en Israêl, pays dans lequel était non seulement autorisé leur endossement mais qui avait comme second avantage d'empêcher toute traçabilité. Près d'un milliard de francs (soit 152,5 millions d'euros) auraient ainsi transité entre les banques israêliennes et des "banques correspondantes" en France. Parmi elles, la Société générale (qui aurait reçu 20% des fonds, soit 46 millions de francs, soit 7 millions d'euros), la Société marseillaise de crédit, la Barclays France et la banque nationale du Pakistan. Conséquence, toutes les quatre sont accusées d'avoir contribué à ce blanchiement.

Selon une stratégie de défense décidemment très en vogue, la Société générale conteste les faits en prétendant qu'elle n'avait aucun pouvoir de contrôle -pour cette fois- concernant la circulation des chèques. Daniel Bouton et plusieurs cadres de banques qui font partie des 138 personnes physiques renvoyées devant le tribunal devront s'en expliquer à la barre.
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Il est grand temps qu'un véritable contrôle démocratique s'exerce à l'égard des millieux de la finances.

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